Libourne, le 18 juillet 2017 – À l’occasion de l’appel à candidature de la 6e édition du Prix national de l’agrobiodiversité animale, Ceva Santé Animale et la Fondation du patrimoine dévoilent les résultats d’un sondage sur les Français et la biodiversité animale.
Alors que plus de 80% des races locales françaises sont considérées comme menacées d’abandon pour l’agriculture1, seuls 20% des Français ont conscience de cette réalité2. Et pourtant, ils sont 83% à affirmer être prêts à acheter plus cher un fromage ou une viande pour soutenir l’élevage traditionnel.
Des chiffres qui confirment l’importance de mettre en lumière les éleveurs français qui s’engagent pour préserver et valoriser ces races locales à faibles effectifs.
1 Français sur 3 n’a pas conscience de la menace qui plane sur l’élevage traditionnel
Si 83% des Français se disent prêts à soutenir l’élevage traditionnel en achetant plus cher un fromage ou une viande issus d’une race agricole locale (près de la moitié d’entre eux accepterait de payer entre 5% et 20% plus cher), seuls 20% d’entre eux savent que nombre de ces races locales agricoles sont menacées. Et 35% ne savent pas ou estiment que l’élevage local français n’est pas en danger.
Or aujourd’hui en France, plus de 80% des races locales risquent de disparaître dont :
- 2 races bovines sur 30 reconnues locales en France (Bordelaise, Bretonne pie noire, Moka…)3 ;
- 23 des 47 races locales ovines (Avranchine, Boulonnaise, Landaise, Ouessant…) ;
- 8 des 10 races locales caprines (Créole, Poitevine, Provençale, Pyrénéenne…) ;
- 7 des 12 races locales porcines (Cul Noir Limousin, Pie Noir du Pays Basque, Porc Blanc de l'Ouest…).
Une méconnaissance qui se confirme lorsqu’ils sont testés sur le nom des races de vaches concernées.
Si 26% des Français savent que la vache Bordelaise est en voie d’extinction, 11% pensent à tort qu’il s’agit de la Charolaise ou de la Normande (9%) tandis qu’une majorité d’entre eux (53%) ne sait pas si l’une de ces races locales est menacée.
Pourtant, 95% les Français jugent importante la préservation des races agricoles françaises.
Pour eux, la conservation de la diversité agricole est essentielle pour :
- Maintenir l’équilibre de nos territoires et soutenir l’économie locale (62%) ;
- Préserver les identités culturelles locales (56%) ;
- Protéger notre patrimoine génétique (51%) ;
- Nourrir les hommes en quantité et en qualité (36%) ;
- Résister aux changements climatiques et aux risques sanitaires (25%).
Pour le Dr Marc Prikazsky, Président de Ceva Santé Animale :« Cette enquête vient confirmer l’intérêt des Français pour la biodiversité animale qui fait partie de leur patrimoine. Et je suis ravi de voir qu’ils sont prêts à soutenir nos éleveurs en achetant plus cher leurs produits d’exception. Mais pour cela, nous devons mettre en lumière ces agriculteurs et ces races agricoles locales à travers des initiatives comme celles récompensées par le Prix national de l’agrobiodiversité animale ».
Un prix pour soutenir la biodiversité animale et l’agriculture de demain
Ce contexte de raréfaction des races locales françaises est d’autant plus préjudiciable que ces dernières contribuent effectivement à l’équilibre économique et à l’identité des territoires. Elles participent aussi au maintien d’une diversité essentielle pour la préservation de notre écosystème. Plus il sera diversifié, mieux il pourra résister aux changements, qu’ils soient d’ordre climatique ou sanitaire.
Face à l’importance de ces enjeux, la Fondation du patrimoine et Ceva Santé Animale, 1er laboratoire vétérinaire français, ont créé en 2012 le « Prix national de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale ». Placé sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture, il récompense chaque année des actions originales de préservation et de valorisation de races agricoles françaises domestiques à faible effectif représentatives d’un patrimoine génétique unique : bovins, caprins, équidés, ovins, porcs, volaille, chiens de travail et tous les animaux de basse-cour.
En cinq ans, ce concours a permis de découvrir plus de 170 initiatives régionales françaises et de soutenir 16 éleveurs lauréats qui se sont partagé les 115 000 € reversés par Ceva Santé Animale et un mécène particulier (Liste des lauréats des précédentes éditions).
Le jury récompense trois critères majeurs : la dimension économique du projet, son impact social et environnemental sur le territoire, et les actions de sensibilisation et de communication autour d’une race à préserver.
Pour cette 6e édition, les candidats ont jusqu’au 1er décembre 2017 pour envoyer leur dossier de candidature (disponible ICI). Le prix 2018, d’une dotation totale de 20 000 €, sera remis lors du Salon International de l’Agriculture (Paris, 24 février / 4 mars 2018).
« Depuis de nombreuses années, Ceva Santé Animale a fait du bien-être animal et de la conservation des races animales régionales, une priorité majeure. Il est de notre devoir de soutenir toutes les agricultures. Les élevages traditionnels doivent pouvoir exister aux côtés d’élevages plus intensifs, dont nous avons besoin pour nourrir une population mondiale croissante, où encore près de 800 millions d’individus sont mal-nourris. L’agriculture locale est essentielle notamment pour préserver la biodiversité sur notre planète. Une biodiversité toujours plus menacée comme le révèle une étude très alarmante parue le 10 juillet dernier dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) : 32% des espèces de vertébrés voient aujourd’hui leur population décliner dans le monde », explique le Dr Marc Prikazsky.
Photos et vidéos libres de droits (copyright indiqués dans le nom des fichiers) :
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Dossier de Presse 2017 :
https://www.fondation-patrimoine.org/uploads/press/595deccc8814a_dp-lancement-agrobio-2017-pdf.pdf
>> Téléchargez la version PDF :
[1]Bovin, ovin, caprin, porc, cheval, âne, poule, dinde, oie, canard - Source : INRA, Étude ‘Races menacées’, 11-2014
[2]Mention obligatoire : Sondage Opinea pour Ceva « Les Français et la biodiversité animale », juillet 2017
[3]Liste des races reconnues, des races locales et des races menacées d'être perdues pour l'agriculture, 13-03-2017